Journal algérien de biochimie et de génétique médicales
Volume 1, Numéro 3, Pages 92-94
2023-01-22

Déficit En Dihydropyrimidine Déshydrogénase Et Chimiothérapie Aux Fluoropyrimidines

Auteurs : Hadj Moussa Manel .

Résumé

Les fluoropyrimidines 5FU, capécitabine sont des molécules à large utilisation en chimiothérapie, elles sont retrouvées dans 45 % des protocoles thérapeutiques. Selon de nombreuses études en pharmacocinétique et en pharmacogénitque la réponse aux traitements ainsi que les toxicités qui peuvent être induites ne sont pas uniquement dose dépendante, l’activité catalytique des enzymes des voies métaboliques joue aussi un rôle clé. Dans le cas des fluoropyrimidines, la dihydropyrimidine déshydrogénase (DPD) assure la catalyse de la première réaction de la voie métabolique; un déficit en cette enzyme est à l’origine de 39 à 61 % des cas de toxicité sévère au 5-FU. Pour freiner ces complications, il est recommandé voir obligé de rechercher ce déficit avant d’entamer le protocole chimiothérapeutique. En partant de la consultation des guides des sociétés savantes en oncologie, notamment le guide thérapeutique du ministère de la santé algérien paru en 2022 et à travers une revue de la littérature des études publiées, des synthèses et des métanalyses, nous exposons les mutations génétiques et leurs impact sur l’activité enzymatique de la DPD, qui conduisent aux toxicités . Nous abordons ensuite les stratégies conventionnelles de dépistage du déficit en DPD. Selon, que le déficit soit partiel ou total, il est indispensable d’ajuster la dose administrée des fluoropyrimidines ou de les substituer par d’autres anticancéreux dans le but de freiner les toxicités graves et éviter la mortalité chez ces patients. Des études sont en cours pour mieux évaluer la prévalence du déficit au sein de la population et mettre au point des protocoles ajustés.

Mots clés

dihydropyrimidine déshydrogénase ; fluoropyrimidines ; toxicité ; chimiothérapie ; dépistage